Des contributions sur le rôle que les hiérarchies et les stratifications jouent dans les rapports sociaux contemporains dans cet ensemble régional unique au monde que constituent les archipels des Comores, des Mascareignes et des Seychelles avec la grande île de Madagascar.
Une description des différents aspects de l'exclusion et des diverses formes de désagrégation du lien social, fondée sur des récits de vie. Les auteurs montrent comment les individus entrent dans l'engrenage de la désinsertion et comment en sortir. Ils analysent également pourquoi les réponses politiques et institutionnelles s'avèrent impuissantes pour enrayer ce phénomène.
Analyse du développement des explications culturalistes aux nombreux problèmes sociaux. Depuis les années 1980, les discours politiques, intellectuels ou médiatiques mettent en cause l'écart culturel, la différence religieuse ou les origines ethniques des populations connaissant des difficultés en France. Cette émergence de l'ethnicisation permet d'éviter de se poser les vraies questions.
Le système esclavagiste définissait les Noirs comme une marchandise humaine. Puisque les femmes étaient considérées comme des unités de travail productrices de profit au même titre que les hommes, leurs propriétaires ne faisaient aucune différence entre les sexes. Un universitaires affirme : "La femme esclave était la servante perpétuelle de son propriétaire et, fortuitement, épouse, mère et femme au foyer". Si l'on se réfère aux tendances de la nouvelle idéologie de la féminité au XIXe siècle, la glorification des mères nourricières, douces compagnes et maîtresses de maison, transformait les femmes noires en anomalies. (extrait de la quatrième de couverture)
Cet article s'attache à décrire l'évolution des catégories socioculturelles chez les migrants à la frontière mexico-étasunienne et souligne comment elles se construisent et se déconstruisent. S'appuyant sur des enquêtes ethnographiques réalisées dans une ville mexicaine située sur la frontière californienne, l'auteur prend pour sujet d'étude des migrants issus des campagnes du sud du Mexique, considérés jusque-là comme des indiens d'origine mixtèque - à cause de leur langue maternelle notamment.
Au milieu des années 60 s'est amorcé en France un processus de délégitimation et de mise en évidence des effets structurants de l'ordre social sexiste, jusqu'alors "couverts" par ceux de l'ordre social classiste. 20 ans plus tard, ce sont les effets tout aussi violents et structurants de l'ordre social raciste qui émergent. Dans cet article, l'auteur analyse la force d'imposition de l'ordre social raciste, l'ocultation réciproque du racisme et du sexisme, puis la face mentale des relations sociales concrètes.
Les nouvelles catégories moyennes issues de l'immigration représentent une part toujours plus importante des couches moyennes et marquent l'inclusion progressive des populations d'origine immigrée dans la société française. Cette réussite sociale se traduit par une demande sociale de reconnaissance, la dynamique sociale engendrant une dynamique spatiale. Dans ce contexte, le logement privé est perçu comme un des éléments d'une promotion sociale, le logement social étant empreint d'une image de concentration sociale. Toutefois, ce désir de "résidentialisation" se heurte à des pratiques discriminatoires, cette situation étant un enjeu pour le processus français d'intégration.
La notion de "mixité sociale" revient dans toutes les lois avec l'ambition de résoudre la fracture socio-urbaine. Celle-ci serait la solution pour réduire les inégalités sociales en accueillant les classes moyennes dans les quartiers populaires et en faisant l'hypothèse que la proximité spatiale peut réduire les processus de précarisation et de segmentation socio-spatiale. Depuis ces dernières années, elle permet surtout de justifier la déconcentration du logement social dans les quartiers et la diversification de l'habitat par le développement du parc privé. (résumé de la revue)
Les différenciations fonctionnelles et sociales sont constitutives de la ville et s'inscrivent dans la durée de l'urbanisation. Ce processus indissociable de celui des groupes sociaux, atteint son paroxisme dans la société capitaliste: les séparations deviennent de plus en plus ségrégatives, les groupes sociaux ou ethniques de plus en plus segmentés, relégués dans des entités territoriales qui se renforcent et tendent à se stabiliser. (Résumé de la revue)
Au-delà de la description d'une ascension sociale à la fin du 19e siècle, le parcours de Gustave Le Bon est envisagé ici sous un angle différent d'une simple biographie d'un intellectuel. L'auteur a cherché à travers cet écrivain prolixe et 'homme de sciences' à éclairer les logiques d'organisation des milieux intellectuels au tournant du siècle. Une large part de l'ouvrage est consacrée aux mondes des revues, de l'édition, des salons intellectuels, des instances académiques ou universitaires auxquelles Le Bon est sans cesse confronté et où se joue sa carrière. L'étude de ses écrits s'attache à saisir les attentes sociales auxquelles ils peuvent répondre comme à mesurer l'influence de Le Bon dans quelques milieux sociaux déterminés. (Présentation de l'éditeur)
Quel sens l'école a-t-elle aujourd'hui pour les adolescents de familles populaires ? Vécue comme une chance et objet d'un fort investissement pour certains, elle ne représente plus pour d'autres qu'une obligation, un lieu sans attraits. La question est explorée à partir d'une vaste enquête menée dans des collèges. Au-delà d'explications globales sur les phénomènes observés, l'auteur s'attache, à partir de trajectoires singulières, à montrer la diversité et la complexité des situations et des conduites. Il dégage une dimension centrale : le décalage culturel entre le cadre familial et l'école -et non le handicap socioculturel- n'est-il pas au coeur de difficultés repérées chez les élèves des collèges en milieux populaires ? Leur rapport au savoir apparaît en effet marqué par les modes de raisonnement développés dans ces deux espaces.
Analysant les relations et les élargissements aux relations avec les animateurs des actions de "soutien scolaire", l'ouvrage montre qu'elles ne peuvent être réduites aux seules questions de la scolarité des enfants. Elles engagent plus profondément une confrontation entre deux logiques divergeantes : à un pôle, les logiques scolaires à l'autre les logiques socialisatrices des familles populaires, logiques dominées et non légitimes. L'étude de cette confrontation est conduite à travers l'analyse des représentations réciproques, des pratiques socialisatrices des familles, de leurs attentes et de leurs pratiques à l'égard de l'école, des actions mises en oeuvre en direction des familles et des résistances de ces dernières aux logiques scolaires. L'ouvrage apporte un éclairage sur les problèmes de la scolarisation dans les quartiers populaires tout en rejoignant les débats sociologiques à propos des cultures populaires et des relations de classes populaires avec le monde dominant.
En région parisienne, la diminution du nombre et de la taille des ménages ouvriers associée au regroupement métropolitain des familles de travailleurs immigrés fait que plus de la moitié des jeunes d'âge scolaire (5 à 19 ans) et de parents ouvriers sont d'origines étrangères. De 1975 à 1990, l'augmentation du nombre des jeunes d'origines étrangères, notamment maghrébins, se concentre dans les communes les plus anciennement ouvrières des banlieues nord et sud. Cependant, le maintien d'un cadre national égalitaire d'éducation, a permis au corps enseignant de maintenir un projet éducatif commun à tous, à la différence de ce qui se passe aux États-Unis.
L'objectif de cette étude ethnographique est 1) d'examiner la nature et l'importance des réseaux informels d'entraide de prise en charge des enfants et 2) de proposer de nouvelles interprétations théoriques du lien entre race, ethnicité et oppression de classes. Les résultats d'une recherche-action menée auprès de Porto-Ricaines de l'Etat de New-York révèlent la nécessité d'intégrer les indicateurs sociaux et culturels dans les études traitant des effets de la race, de la classe et du sexe sur la participation à des réseaux communautaires. Ils reflètent aussi le déclin de ces structures de survie chez la communauté étudiée.